CHOISIR LE VOLONTARIAT, UN SACERDOCE


Ils s’appellent Martine, Renée, Georges, Jean-Luc, Annie ou Pierre. Ils ont entre 59 et 82 ans, parfois plus. Tous ont en commun, le service volontaire aux autres, aux plus démunis, à celles et ceux qui en ont besoin. Certains ont été pensionnés très tôt, d’autres ont transformé leur retraite en temps de travail bénévole, les plus nombreux d’entre eux. Tous se sont engagés auprès d’une association active dans l’aide sociale de proximité au sein de leur quartier ou plus largement de leur commune. Sans eux, l’aide sociale ne pourrait perdurer de la même façon. Et ça, c’est une réalité que les pouvoirs publics osent trop souvent ignorer.

« On est bénévole ».

Qu’on les nomme « volontaires » ou « bénévoles », ces hommes et ces femmes, se rassemblent régulièrement pour aider et trouver toujours de nouvelles solutions à la réalité souvent difficile des associations dans lesquelles ils sont actifs. « Quand on s’engage, c’est souvent pour le long terme mais ça, on ne s’en rend compte qu’après avoir vu passer les années au service bienveillant des personnes précarisées. Mais c’est aussi ça qui compte. S’investir », commente Renée, 78 ans, active au sein d’un service de distribution de colis alimentaire depuis 5 ans.
« Nous ne sommes pas des saints ni des gens meilleurs que d’autres, on a juste conscience que l’on a plus de chance que d’autres et que l’on peut agir très concrètement et modestement, au « mieux-être » des personnes les plus fragilisées. La société a encore besoin de nous malgré notre grand âge et ça aussi, c’est réconfortant. Aider l’autre, c’est aussi enrichissant pour nous-mêmes. Certains se sentent moins seul(e) en se sentant utile ». Avec ses « collègues » et amis de ce service d’aide, un parmi d’autres au sein du réseau de Caritas Secours à Liège, Renée participe à la distribution de plus de 100 colis alimentaires par semaine, des colis essentiels à la survie d’autant de familles. C’est cela aussi la réalité de terrain. Et demain ? L’avenir compte sur eux mais aussi sur le passage de relais à défaut de réduire cette fracture sociale grandissante. Les volontaires sont nombreux mais la jeunesse bien que présente, est moins pressée à s’investir. Occupée à une autre vie active, à la construction d’une famille. Et c’est bien normal. Pourtant, il faudra bien que d’autres prennent le relais de ces sages seniors sans qui l’aide sociale, l’écoute et la bienveillance perdraient du terrain. Pensons-y, partageons nos expériences, mettons nos talents au profit des autres quelques heures de temps en temps. La solidarité, le recul de la pauvreté est à ce prix. Le sourire des bénéficiaires et la complicité des volontaires en valent bien la peine. Chapeau et merci messieurs dames !

Régine KERZMANN